Dans ce qui est déjà devenu un débat d’avant-match houleux, le président de la FIFA Gianni Infantino a déclenché une controverse majeure quelques heures avant le match retour décisif de la demi-finale de la Ligue des champions entre l’Inter Milan et le FC Barcelone. Au lieu de projeter la neutralité attendue de sa position, Infantino a publiquement déclaré sa loyauté et n’a pas rejoint l’équipe catalane.
Alors que l’Inter se prépare à accueillir le Barça dans l’emblématique San Siro, les fans de football du monde entier attendent avec impatience une rencontre palpitante. Le match aller s’est terminé par un match nul spectaculaire 3-3 à Montjuïc, ouvrant la voie à un match retour décisif avec une place en finale de la Ligue des champions en jeu. Cependant, au milieu de l’excitation, l’attention a été quelque peu détournée par des voix plus inattendues.
Lors d’une apparition publique au Grand Prix de Miami ce week-end, Infantino a ouvertement déclaré : « Tout le monde sait que je suis un fan de l’Inter », avec un sourire loin d’être innocent. La déclaration, bien que brève, a suscité une vague de critiques, notamment de la part des médias catalans et des supporters du FC Barcelone.
Les observateurs n’ont pas tardé à souligner que de telles déclarations de la part du président de la FIFA, le plus haut responsable mondial, pourraient porter atteinte à l’impartialité et à la crédibilité de l’instance dirigeante. La FIFA, souvent critiquée pour ses partis pris et ses décisions controversées, devra peut-être désormais répondre à des questions inconfortables sur les limites de l’opinion personnelle et du devoir institutionnel.
Pour couronner le tout, Infantino ne s’est pas contenté d’avouer sa loyauté envers le club. Il a continué à souligner la force de l’Inter, en se concentrant particulièrement sur Lautaro Martínez, l’attaquant argentin qui reste incertain pour la demi-finale en raison d’une gêne musculaire. « Lautaro est un atout clé pour l’Inter », a déclaré Infantino, renforçant la perception qu’il faisait pencher la balance avant même que la bataille ne commence.
Les commentaires d’Infantino interviennent à un moment où la pression sur les arbitres et les responsables de la VAR est déjà immense. Alors que le monde du football est divisé en camps passionnés et que la gloire de la Ligue des champions est en jeu, la moindre trace de favoritisme, même verbal, peut conduire à des accusations de partialité ou de conspiration.
L’affirmation « L’Inter est l’équipe des Argentins », faite en référence à des légendes telles que Diego Simeone, Javier Zanetti et Diego Milito, peut être un clin d’œil à l’histoire du football. Cependant, pour de nombreux supporters du Barça, il s’agit d’une insulte directe et d’une tentative pas si subtile d’aligner les sympathies du monde du football sur les Nerazzurri.
En Catalogne, l’indignation a été rapide et intense. Des journaux sportifs tels que Sport et Mundo Deportivo ont publié des titres critiquant le manque de professionnalisme d’Infantino, qualifiant ses déclarations de « honteuses » et d’« attaque contre les valeurs du fair-play ». Pour une ville qui lutte depuis longtemps pour la reconnaissance et la justice, sur le terrain comme en dehors, cet épisode ressemble à une profonde trahison.
Certains fans se sont rendus sur les réseaux sociaux pour exiger des excuses officielles de la FIFA. « Le président de la FIFA ne devrait pas se comporter comme un supporter. Nous attendons de l’équilibre, pas de partialité », a écrit un utilisateur. Un autre a ajouté : « Si le Barça est éliminé, allons-nous désormais soupçonner une intervention en coulisses de la FIFA ? »
Le FC Barcelone, de son côté, est resté publiquement silencieux. Aucune déclaration officielle n’a encore été publiée par le club, bien que des sources proches du club suggèrent que le conseil d’administration est « indigné » et surveille de près tout signe d’arbitrage partial lors du match retour.
Ce n’est pas la première fois que le comportement d’Infantino suscite la controverse. Leur présence lors d’événements mondiaux majeurs, tels que la Coupe du monde et les matchs de haut niveau, a souvent été critiquée pour brouiller la frontière entre diplomatie et fandom. Mais cela pourrait être la déclaration la plus directe à ce jour, celle qui pourrait avoir des répercussions tangibles.
Le football, et en particulier la Ligue des champions, prospère grâce à la perception de l’équité. La beauté du sport réside dans son imprévisibilité et dans l’idée qu’une fois le coup de sifflet retenti, chaque équipe a une chance équitable. Les déclarations d’Infantino, même si elles sont légères, menacent de saper cette conviction fondamentale.
Le timing ne pouvait pas être pire. L’Inter et le Barça abordent le match avec toute leur intensité et des batailles tactiques sont attendues dans tous les coins du terrain. Les hommes de Xavi sont déterminés à prouver leur valeur après une saison mouvementée, tandis que l’équipe de Simone Inzaghi se sent bien grâce à la confiance et au soutien de la maison. La dernière chose dont l’une ou l’autre équipe a besoin est qu’un drame extérieur vienne éclipser ses efforts.
Même les supporters neutres sont divisés. Certains affirment que les commentaires d’Infantino sont une expression inoffensive des sentiments des fans. D’autres estiment que le directeur de la FIFA devrait s’abstenir de toute forme de partialité publique. Comme l’a déclaré un commentateur de la télévision italienne : « Ce n’est pas ce qu’il a dit qui compte, mais qui l’a dit. C’est ce qui fait la différence. »
Il reste à voir si la déclaration d’Infantino aura une réelle influence sur le résultat. La vérité est que l’intensité de la demi-finale s’est encore intensifiée et l’attention se porte désormais non seulement sur les joueurs, mais aussi sur le président de la FIFA lui-même.
À l’approche du coup d’envoi, San Siro se prépare à accueillir l’un des matchs les plus attendus de la saison. Mais au-delà des buts, des tactiques et du drame, une question demeure : peut-on faire confiance au football pour rester exempt de préjugés lorsque même sa figure la plus puissante ne peut résister à l’envie de choisir son camp ?
Dans un jeu où la perception est souvent aussi importante que la performance, le faux pas d’Infantino a déjà ajouté de l’huile sur le feu. Et si une polémique surgit pendant le match, ses propos pourraient revenir le hanter, tant pour lui que pour la FIFA.
Quel que soit le résultat sur le terrain, la bataille en dehors du terrain pour l’intégrité et l’équité a déjà commencé. Et le monde du football regarde.