La procureure générale de l’État de New York, Letitia James, fait l’objet d’une surveillance étroite alors que le ministère de la Justice (DOJ) enquête sur des allégations de fraude hypothécaire. Des sanctions pourraient aller jusqu’à 30 ans de prison fédérale et 1 million de dollars d’amende en cas de condamnation. L’enquête, ouverte suite à une saisine pénale du directeur de l’Agence fédérale de financement du logement (FHFA), William Pulte, nommé par Trump, porte sur des allégations selon lesquelles Mme James aurait falsifié des demandes de prêt pour obtenir des taux d’intérêt avantageux et présenté des informations erronées sur la propriété. Parmi les accusations figure un document hypothécaire de 1983, dans lequel Mme James et son père auraient signé en tant que mari et femme pour satisfaire aux conditions de prêt. Elle aurait également indiqué qu’elle avait inscrit une propriété de Brooklyn comme quatre unités au lieu de cinq afin d’obtenir de meilleures conditions de prêt et qu’elle aurait présenté une maison de Virginie comme sa résidence principale.
L’enquête, relayée par des médias comme Fox News et le Washington Post, s’est intensifiée avec la délivrance d’assignations à comparaître par un grand jury fédéral de Virginie. L’avocat de James, Abbe Lowell, a contesté ces allégations, qualifiant celles-ci de « représailles politiques injustifiées » liées à la poursuite pour fraude civile de 454 millions de dollars engagée par James contre Donald Trump en 2024. Lowell conteste ces allégations, citant une demande de prêt de 2011 et des documents municipaux confirmant que la propriété de Brooklyn comprenait quatre logements et précisant qu’un acte de 1983 mentionnait James comme la fille de son père, et non comme son épouse. Il a également souligné qu’une procuration erronée concernant la propriété de Virginie avait été corrigée, James ayant explicitement indiqué qu’il ne s’agissait pas de sa résidence principale.
L’opinion publique sur X est polarisée : certains utilisateurs accusent James de fraude, tandis que d’autres rejettent l’enquête, la qualifiant d’attaque à motivation politique. Ses détracteurs, dont la représentante Elise Stefanik, affirment que ces allégations minent la confiance du public, tandis que James maintient qu’elles sont infondées, liées à son inscription sur la « liste des ennemis » de Trump. Le ministère de la Justice et le FBI ont refusé de commenter, et aucune accusation n’avait été portée au 13 mai 2025. La récente disposition budgétaire de l’État de New York visant à financer la défense juridique de fonctionnaires comme James a alimenté la controverse, certains la qualifiant de « caisse noire ».
L’issue de l’affaire dépend de la capacité des procureurs à prouver une fraude intentionnelle, un critère exigeant compte tenu des preuves présentées par Lowell. En cas de condamnation, les accusations de fraude électronique et bancaire sont passibles de lourdes sanctions, comme indiqué dans la saisine de la FHFA. Cependant, les avocats spécialisés en droit immobilier suggèrent que des fausses déclarations mineures pourraient ne pas justifier de poursuites, sauf si une tromperie délibérée est manifeste. L’enquête, qui se poursuit, demeure un élément déclencheur du débat politique, reflétant les tensions plus larges entre James et les alliés de Trump.